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De A à Z

Glossary

AMIS

Ils sont indissociables de mon parcours professionnel, et tout autant de ma vie. Sans les amis et les copains, quel sens aurait l'existence ? Et puis ce qu'il y a d'extraordinaire quand on est créateur et qu'on a des amis créateurs, c'est que cette amitié parfois enfante ! Avec Serge Le Tendre, on a eu un sacre bébé qui s'appelle La Quête de l'Oiseau du Temps...

BANDE DESSINEE

Je m’en souviens comme si c'était hier : J'avais 7 ans et je suis tombe en arrêt - comme hypnotisé - devant un dessin de Donald, dans une barque, en train de pêcher. Un Donald furieux parce que les asticots qu'il avait pris comme hameçons foutaient le camp ! J'étais avec un copain, et tous les deux, on s'est mis en tête de refaire le dessin de Disney. Mon copain a fait une grosse cochonnerie, et moi, j'ai fait un truc pas mal. C'est très précisément ce jour-là, à cet instant-là, tout en recopiant mon Donald pêcheur, que j'ai décidé que je ferais de la Bande Dessinée ! ...

CREATION

Créer, j'ai ça dans le sang. Dans le sang ou dans la tête. Un besoin. Une nécessité. Presque une obsession. Si je n'avais pas fait de Bande Dessinée, j'aurais peint, sculpté, tourné des films, mais impérativement il aurait fallu que je fasse quelque chose... Cela dit, je préfère le terme "re-créer" a créer. Inventer de toutes pièces, sortir quelque chose qui n'existait pas de son chapeau de magicien, je n'y crois pas ! Tout existe déjà : on se borne à amplifier, souligner, sublimer ou déformer - à notre manière - des choses qui existaient par ailleurs sous une forme plus ou moins différente...

DEBUTS

Les moments les plus délicieux d'un parcours ! Du mien en tout cas ! La foi prête à soulever des montagnes ! Je me souviens d'un soir de 1972, où Claude Moliterni qui s'occupait alors des Pieds Nickelés Magazine m'avait invité à passer le voir, chez lui, à son domicile. Je pousse la porte, et sur qui je tombe ? Hugo Pratt et Robert Gigi ! Ils regardent les planches que j'amenais et Molitemi m'en prend 3 pour son journal. Je suis rentre chez moi en flottant à 20 centimètres au-dessus du sol !

ENFANCE

J'achetais mes " Malabars" 5 Pfennigs ! J'habitais alors en Allemagne, dans la Forêt Noire et, dès l'âge de 5 ans, je partais à l'aventure à travers la forêt ! Robin des Bois et Blek-Le-Rock ! Je pêchais, je débusquais les lièvres et les biches, je dénichais des oeufs, je construisais des cabanes dans les arbres ! Et surtout, je rêvais ! Tout le temps, en non-stop ! D'héroïsme, d'amour, d'aventures extraordinaires... Quel bonheur, l'enfance !

FEMMES

C'est la plus belle chose qui existe sur Terre ! La plus terrible aussi ! J'aimerais toutes les avoir, toutes les aimer, mais comment faire ? Mon coeur n'est pas assez grand et ma vie est trop courte ! Pourtant je ne peux pas m'en passer ! Mon drame c'est de ne pas en avoir touché, de ne pas en avoir aimé assez ! Elles sont si belles, si troublantes, si délicieuses...
Mon Dieu ! Pourvu que ma femme ne lise jamais ce panneau !

GLOIRE

Un mot qui, pour moi, ne veut rien dire. Indifférence totale...

HASARD

J'ai souvent l'impression de n'avoir jamais décidé de rien, et ma vie, avec le recul, m'apparaît alors comme une succession de hasards, de rencontres et de collisions... C'est là d'ailleurs, de ma part, une interrogation qui m'obsède : pourquoi, à chaque carrefour de notre vie, prend-t-on telle direction ou telle autre ? Oui, les problèmes de destinée, de liberté, de choix, de hasard et de libre-arbitre me travaillent constamment...

IMAGINE

En 1974, rencontre avec Lob et Rodolphe. Les premiers qui s'intéressent à "La Quête". Premières parutions dans la revue en 1975 - 2 livraisons de 6 planches noir et blanc - et premières galères quand on apprend que le journal ne peut plus payer et doit s'arrêter.. Quelle drôle d'époque ! Tousse Bourin venait lui aussi de s'arrêter et on y avait tous été de notre poche de 2500 Francs (une fortune pour l'epoque !) pour payer les dettes du journal !

JOURNAUX

Pour moi, LE journal B.D. , c'était Pilote. Le Pilote de l'époque Goscinny. A côté, aucun titre n'existait véritablement. En 1973, j'avais déjà publié des petites choses de çi de là, mais quand Pilote m’a pris Germain GrandPain, une histoire de 3 pages, scénarisée par Cothias, ça a été le grand bonheur ! Oui, la consécration totale ! Voir aujourd'hui les revues B.D. disparaître les unes après les autres, j'avoue que ça me donne un peu le cafard...

KORRIGANS

C'est précisément pour aller leur tirailler les poils de barbe que j'ai quitté Paris pour aller m'installer en Bretagne ! Je n'en ai pas encore vu, mais c'est sûrement parce que je suis un arrivant de trop fraîche date. II faut savoir être patient.

LE TENDRE

Mon compagnon de route ! Quelqu'un qui m'est cher. Très cher ! Un bonhomme compliqué, tortueux et fragile, mais qui fait totalement partie de ma vie ! Je l'ai rencontré au tout début de l'année 1973, en même temps que Patrick Cothias, aux cours de B.D. que donnait Mézières a la fac de Vincennes. Et Mézières me l'a presenté en me disant : "Tiens voilà quelqu'un avec qui tu pourrais faire quelque chose." J'ai fait: "Ah ?". Faut dire que c'était alors un vieux mec -d'au moins 25 ans ! - avec une grosse culture générale et une barbe, choses qui me faisaient alors cruellement défaut ! ...

MERVEILLEUX

C'est l'enfance qui est merveilleuse ! Cette faculté a croire, cette capacité à s'enthousiasmer, ce don susceptible de transporter et de faire voyager à travers les récits, les livres et les images, cet imaginaire énorme, fabuleux, c'est tout cela qui fait de l'enfance quelque chose d'aussi émouvant et aussi admirable ! On peut bien sûr parler de naïveté et de crédulité. Et alors ? Le monde appartient-il aux cyniques et aux blasés ? Croire et rêver, c'est vivre. Vivre intensément. Oui, pour moi être perméable au merveilleux - que l'on soit enfant ou adulte - c'est une force, un pouvoir. Presque magique...

NOCTURNES

Une vraie galère ! ... Mais qui m’a permis de me faire connaître auprès d'un public ! Les Nocturnes, c'est une suite d’histoires courtes - que j'ai réalisée dans les années 74-75, pour Tousse Bourin sur des scénarios de Le Tendre, Cothias, et Cabanes.
Plus tard, en 78, ces récits ont été repris en album aux Editions Kesselring. Eh oui mon premier livre ! ...

OSER

C'est ma devise, mon cri de guerre ! Le plus grand mot de la langue française ! Il faut oser ! II faut toujours oser ! Se jeter à l'eau : c'est la seule façon d'avancer ! Il faut se dire que tout est permis, et foncer !

PETER PAN

Un des temps forts de mon enfance était l'émission de Tchernia : "L'ami public N°1 ". Pour rien au monde, je ne l'aurais ratée ! C'est la que j'ai découvert sous forme d'extraits, le Peter Pan de Walt Disney ! Quelle claque ! II m'a fallu attendre d'avoir 13 ans pour voir l'intégralité du dessin animé : à la fin de la projection, j’étais tellement sous le choc que je n'ai pas pu me relever et que j'ai assisté à une seconde projection ! En sortant de la salle, j'étais persuadé que moi aussi je pouvais voler. Totalement persuadé ! Alors j'ai ouvert une fenêtre et je me suis jeté du premier étage. Et j'ai volé ! Oui, j'ai volé. J'ai atterri une vingtaine de mètres plus loin... Bien sur je suis le seul à le savoir... Depuis lors, Peter Pan - celui de Disney, comme celui de Barrie - ne m'a plus quitté... L'idée d’une adaptation B.D. date d'il y a quelques années, et plus ça va - plus le projet se réalise - plus je découvre d'analogies, de correspondances entre le mythe et mon propre univers. Dans Peter Pan, dans mon Peter Pan, j'ai l'impression que je pourrais tout dire, tout mettre de moi...

QUETE DE L’OISEAU DU TEMPS

"La Quête" et Peter Pan entretiennent des rapports étroits ; beaucoup de thèmes communs et de correspondances : le temps, l'enfance, le hasard, le destin : des personnages dégagés de tout manichéisme, ni noirs, ni blancs, mais parfois noirs, parfois blancs... Leur destinée n'est jamais écrite à l'avance : elle s'invente et se modifie au fur et a mesure. Il peut suffire d’un grain de sable pour perturber toute la mécanique et remettre en cause ce qui semblait tracé...
En fait, dans "Peter" comme dans "La Quête", c'est l'irruption de ce grain de sable qui m'intéresse : le moment ou tout ce qui était prévu - ou prévisible - soudainement bascule

RUSTINES

C'est ma marque de fabrique ! Sans ma gouache blanche et mon rouleau d'adhésif, je suis perdu ! A priroi, je pense que les 3/4 des planches présentées ici ont une si ce n'est plusieurs rustines au dos ! Mon record ? 15 ou 16 sur certaines planches ! Et parfois même, des rustines dans la rustine : une suite de découpes, de remontages et recollages, les unes a coté des autres, jusqu'à l'obtention de quelque chose qui me satisfasse ! ... C'est mon label ! Méfiez-vous : un original sans rustines, c'est sûrement un faux Loisel !

SERIES

C'est ce qui fait vivre les auteurs et les éditeurs. Mais nombreux sont ceux qui s'y sont fait piéger ; on peut s’épuiser, se répéter et perdre son énergie pour rien. Je crois alors qu'il faut savoir prendre le risque de s'arrêter et de faire autre c

TROUBLES FETES

Les Humanoïdes Associés m'ont proposé en 88 de faire un album érotique, et comme l'idée de faire un livre mi-B.D., mi-texte illustré, me plaisait bien, j'ai accepté. J'ai juste demandé a choisir moi même l'auteur des textes, et c'est ainsi que j'ai fait appel à Rose Le Guirec.
Le travail sur les illustrations m'a été extrêmement profitable parce qu'il m'obligeait à sortir des codes et des tics de la bande dessinée et m'a, au niveau technique, permis de faire un grand pas en avant. Il m'a également donné une sacrée envie de faire de la peinture. Mais pour cela bien sûur, il faut avoir du temps. Ou plutôt se le donner ! Oser, une fois encore! ...

URGENCE

C'est dans l'urgence que je travaille, que j'avance ! L'urgence que l'on m'impose et que j'accepte. Mais de moi-même, je ne ressens pas vraiment cette impression d'urgence. J'ai tendance à penser que demain aussi, il fera jour, il fera beau, et que courir est inutile...
Bien sur comme tout le monde, je vieillis, et je ne pourrais pas toujours repousser au lendemain... Bah ! On verra bien...

VIN

Je ne suis pas grand amateur d'alcools, mais j'aime le vin. Le vin rouge : Bordeaux, Beaujolais, Cahors, Pays de Loire. Tous les bons vins ! Le vin c'est aussi mon côté convivial : la table, le repas, les amis, le plaisir d’être ensemble et de partager...

WHITECHAPELL

C'est là où vit Peter Pan. Un quartier misérable et sordide de Londres. Ni Barrie, ni Disney n'en parlent, mais moi j'ai préféré ancrer mon récit dans la réalité : dans ce Londres terrible dont Gustave DORE a laissé des portraits fabuleux. J'avoue par ailleurs être extrêmement fasciné par la violence morale et physique qu'implique cette misère. Et puis c'est précisément pour quitter cette misère que les hommes, et surtout les enfants, sont obligés de rêver. Et obligatoirement leurs rêves sont beaucoup plus forts, beaucoup plus violents que ne le sont ceux des riches...

X (CLASSE "X")

Un tenancier de Sex-shop m'a dit un jour, a propos de Troubles Fêtes : " Si on trouve ton livre chez moi, on me fait fermer ma boutique ! " J'ignorais, je l'ai appris depuis, que la représentation de femmes enceintes est interdite sur la couverture des livres érotiques.

YENSID TLAW

C'est simplement WALT DISNEY écrit à l'envers : une astuce vaseuse pour parler de lui alors que "W" était déjà occupé... Et comment ne pas parler de Disney ! Disney, c'est mon Papa ! Longtemps, étant gamin, je me suis baladé avec une photo de lui dans la poche ! L'amour total ! Avec Jack Davis, Wallace Wood et Gustave Dore, c'est la ma vraie famille !

ZORRO

Avec Bleck-Le-Rock, l'idole de mes 10 ans ! Ma troisième idole, c’était Gloria Lasso. J'ignorais alors que c'était une femme, j'ignorais que c'était une chanteuse : je ne voyais que le lasso de son nom - un nom magique - et aussitôt je galopais sur la pampa ! ...

RODOLPHE. D’après un entretien avec Régis LOISEL, le 29 octobre 1990.