Je viens de passer deux jours très très pleins sur les dernières 100 pages de la maquette… C’est fini. Presque. Restent encore quelques relectures, Jean-Yves doit fignoler quelques pleines pages de photos thématiques mais moi, je jette l’éponge.
Crevée, épuisée, vidée. Je ne veux plus en entendre parler ! Je pars demain en vacances, il est 23 heures et je viens de terminer la rédaction d’un petit texte promotionnel destiné aux libraires, j’ai encore quelques documents à envoyer au maquettiste et même ça, c’est pénible. Je n’irai bien que demain matin, lorsque de chez ma voisine j’aurai envoyé tout ça par mail.
Jusqu’au bout on aura reçu de nouveaux documents puisque mardi on a reçu des photos magnifiques de Loisel à son atelier, travaillant sur les planches de « Destins » ou de Mickey. Une ambiance incroyable s’en dégage. On a utilisé tout ce qu’on pouvait tellement elles sont belles. On les doit à notre ami Fabrice Forestier qui, le bougre, s’est souvenu le dimanche qu’il avait tout ça chez lui !!!! Lui aussi je le déteste. Mais je l’adore d’avoir eu un sursaut de mémoire juste à temps pour mon livre. Deux jours plus tard, c’était trop tard. Ouf, on l’a échappé belle.
C’est lui qui devait faire une photo de Loisel pour la couverture, en remplacement de celle qui ne lui convenait pas. Celles qu’ils m’ont envoyées ne me conviennent pas ( l’expression manque de cette malice si particulière chez Loisel ) et, avec son accord évidemment, on a choisi une photo d’atelier où, à la lumière de sa lampe, il encre une planche. Elle est superbe et finalement, bien plus cohérente avec le contenu du livre. Vous verrez. Christian doit l’intégrer dans la maquette définie il y a dix jours et je suis certaine que ça va être chouette.
Si j’arrive à remettre la main sur le document, je vous l’envoie.
Nicolas Boutruche m’a lui aussi envoyé in extremis toutes les photos qu’il avait de sa bande annonce cinéma et de son documentaire. Lui aussi je le déteste rien qu’à l’idée qu’à quelques jours près, je devais me passer de ses documents ! Mon Dieu, je me serai fait plein d’ennemis avec ce bouquin !!!!!
Finalement, son documentaire ne sortira pas en même temps que mon livre. Il est parti sur d’autres choses, moi j’ai donné la priorité à mon livre, et Loisel n’avait pas le temps de se prêter au petit jeu de quelques autres rencontres spéciales pour la caméra. Il faut savoir prendre son temps.
A mon retour de vacances, je vais faire encore une ou deux relectures des textes, pour être certaine que tout va bien, et puis ce sera fini. Actuellement, les deux tiers sont envoyés à la photogravure… c’est parti !!!
Je suis vraiment très fatiguée. Les deux jours dans des locaux à 35° et les sept mois de gestation ont fini de m’achever. Bon, c’est sûr, j’ai été un peu coriace mais au final, ce livre est vraiment tel que je le voulais. Même en ce qui concerne la mise en page. Jean-Yves, maquettiste formidable, est allé jusqu’au bout de mes envies. On n’a rien concédé à la facilité ni à la fainéantise et c’est à lui que je le dois. Aussi à mon éditeur. A Régis aussi qui m’a fichu une paix royale jusqu’au bout. J’ai vraiment l’impression d’être une enfant gâtée à qui on a offert un beau joujou pour l’occuper pendant sept mois… J’espère juste que le résultat montrera à ceux qui m’ont fait confiance qu’ils ne se sont pas trompés. Oui, je doute encore, même si je suis contente de moi… Une petite voix intérieure me dit en mon for intérieur que « c’est un sacré bon bouquin », mais une autre me susurre à l’oreille « Oh, ça va ! Pour qui tu te prends ! ! » Hélas, ce n’est pas celle de ces voix qui crie le plus fort qui est la plus persuasive…
Je dois le résultat de ce livre à plein de monde, je leurs en serai très longtemps reconnaissante, même si parfois j’affiche des dehors désinvoltes. Certains ont vraiment fait beaucoup pour m’aider à faire ce beau bouquin, livre qui n’était pas le leur. Ils n’étaient obligés de rien et je les en remercie.
A commencer par vous, mes fidèles lecteurs, qui m’avez suivie depuis tout ce temps. Je n’aurais jamais imaginé que je pouvais ainsi intéresser autant de monde, quand bien même le sujet n’était pas moi. J’ai fait des rencontres formidables par le biais de ce carnet de bord ( Anne-Sophie, Fred, Alain…), carnet de bord dont l’existence même était sacrément importante pour mon moral.
L’air de rien, votre soutien, votre regard m’aura aidée dans les moments difficiles. Combien de fois j’ai pleuré sur votre épaule !!!!
J’ai pris un plaisir fou à vous écrire régulièrement. Je me suis laissée prendre au jeu avec plaisir, vous confiant parfois des sentiments forts… Vous me manquerez.
J’ai le trac à l’idée que vous allez lire mon livre sur lequel je vous ai fait saliver tant de temps avec un malin plaisir… pour sûr, je ne vais pas faire la fière les premiers jours de sa sortie. J’envisage même d’aller m’enfermer dans un monastère au Tibet ! La peur de décevoir est d’autant plus terrible quand on a cru en vous aussi fort. J’ai vraiment la trouille, une trouille aussi irraisonnée qu’irraisonnable.
Encore trois mois et demi de supplice avant sa sortie en librairie. Il est prévu pour le mardi de la seconde semaine de novembre. Il ne fera pas 300 pages mais 220 environ ( près de 500 000 signes, 600 ou 700 visuels…), il coûtera donc moins cher que le pire envisagé.
Je vous donnerai sans doute quelques nouvelles de temps en temps, au moins pour vous tenir au courant du bon accomplissement de mon projet de vente aux enchères des originaux.
Je crois que c’est maintenant le bon moment de saluer la fidélité, la rapidité et le sérieux de Jean-Louis Jacquerie et de Bruno Klein qui ont mis en ligne tous mes textes. Ils ont eu la gentillesse d’héberger mes joies et mes désespoirs sur leur site. Merci à eux.
Il ne me reste plus qu’à vous tirer ma révérence. En général, au cinéma, j’adore les adieux sur les quais de gare, ceux qui s’éternisent… Pardonnez-moi si ce soir je suis plus sobre. Sans doute la tristesse à l’idée de tourner la page sur une merveilleuse aventure que je viens de vivre.
Au plaisir de vous retrouver, sans doute… Je souhaite en tout cas que ce livre vous plaira et, peut-être même, qu’il vous ravira. Il est pour vous. Et pour lui, merveilleux homme dont l’imaginaire m’a tant fait rêver.
Merci à toi, Régis, de m’avoir raconté Peter Pan, ton Peter Pan. Ce livre est ma manière de te rendre hommage. Mais ça, j’imagine que tu l’as deviné avant même que je ne le sache moi-même. Comme d’habitude.
Tu sais, j’avais bien pensé à des fleurs, ou à une bouteille de pinard, mais un bouquin ! Avoue que ça a plus d’allure, non ?! Le tout, c’est qu’il soit à ta hauteur. C’est bien le moins que je puisse faire, non ? J’espère juste que tu n’en auras pas honte.
Ch.
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