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En l’absence de Marie, dont personne ne sait si et quand elle reviendra de Montréal, Serge a pris la décision de s’occuper désormais de son commerce. C’est qu’il faut bien approvisionner Notre- Dame-des-Lacs, qui manque de tout depuis que son Magasin Général est tombé en déshérence.

Malheureusement, ce n’est pas si simple. Les fournisseurs de Saint-Simon, qui n’accordaient leur confiance qu’à Marie, refusent de faire crédit à Serge. La tension monte au village, scindé en deux camps : ceux qui regrettent Marie (surtout les hommes) et ceux qui sont heureux qu’elle soit partie (surtout les femmes), ne lui pardonnant pas d’avoir « fauté ».

Pendant ce temps, Marie s’amuse comme une folle à Montréal, sort et multiplie les amants. Mais
elle est nostalgique du village…

Marie et le jeune Marceau, dans un bref moment d’attirance mutuelle, se sont abandonnés l’un à l’autre. Un épisode charnel qui, hélas pour eux, n’a pas tardé à se savoir. La promise de Marceau, Clara, a débarqué publiquement au magasin général en furie, accusant Marie de lui avoir volé son fiancé. Cris, larmes. Le curé s’en mêle, on jase à qui mieux mieux dans les familles, et bientôt c’est tout le village qui entre en ébullition !

Conséquence directe : le magasin général est en partie déserté et c’est tout Notre Dame des Lacs, ou presque, qui s’applique à éviter Marie comme une pestiférée. Lorsque sa meilleure amie Adèle rejoint elle aussi la réprobation générale, c’en est trop pour la jeune veuve : elle décide de partir ! De quitter la petite communauté, au moins pour un moment. Sur les conseils de Serge, accompagnée de Jacinthe qui vient de perdre sa grand-mère, Marie prend la route de Montréal…

Le printemps est revenu à Notre Dame des Lacs et tout le village se retrouve réuni à l’occasion d’un baptême. Après avoir failli être chassé de la petite communauté, Serge Brouillet, ce “Français de France”, est maintenant parfaitement accepté de tous. Au point de se voir désormais, avec Marie, la jeune veuve du Magasin Général, soumis avec insistance à la question : quand vont-ils donc se marier et régulariser leur situation?

C’est le mois de mars à Notre-Dame-des-lacs. Partout la nature s’ébroue, l’énergie stimule les êtres vivants – les êtres humains comme les animaux. C’est aussi l’époque où les hommes du village reviennent de leur “campagne d’hiver”. Comment vont-ils comprendre et accepter l’irruption dans leur univers de Serge Brouillet, qui s’est mis en tête d’ouvrir un restaurant dans leur village après avoir été recueilli au début de l’hiver par Marie, la veuve du Magasin Général ?

Loisel et Tripp ont concocté ensemble, avec une gourmandise très communicative, une chronique énergétique et très humaine, peuplée de personnages intenses et savoureux. Leur attachement partagé pour le Québec –Loisel y réside, Tripp y a enseigné- a servi de moteur à cette histoire truculente, qui ne ressemble à rien de ce que l’un ou l’autre a publié auparavant. Fondée sur la complémentarité de leurs savoir-faire, leur collaboration porte autant sur le texte que sur le dessin, et se nourrit du meilleur de leurs talents respectifs

Canada, province de Québec. Notre-Dame-des-Lacs est un village de 200 âmes perdu au fond d’une vallée. Nous sommes dans les années 20. C’est l’époque de « la grande noirceur » où l’église catholique fait peser sur les campagnes le lourd couvercle de sa rigueur morale. Marie Ducharme, la quarantaine, est veuve. Elle s’occupe du Magasin Général, seul commerce et point de passage obligé des villageois. Les rudes journées auraient pu ainsi s’égrainer au rythme des hivers sans fin si une improbable rencontre n’était venue bouleverser le cours des choses. En se révélant à elle même, Marie va lestement dynamiter la morne routine du village. Magasin Général est une fable rurale et truculente dans la veine d’un Frank Capra, un de ces récits euphorisants dont on sort le cœur léger et qui vous redonnent confiance en l’humanité.