Le livre touche à sa fin.
J’ai entièrement terminé les deux premiers chapitres. Les deux suivants sont entre les mains de Régis qui doit les valider. Cela fait en tout 4 chapitres d’entretiens entre lui et moi, rien que tous les deux ( le rêve…), 4 chapitres qui seront la colonne vertébrale du livre.
S’ajoutent à cela ses rencontres avec Pierre Dubois, Kathlen Kelley-Lainé et Jean-Pierre Gibrat. Seule celle avec la psychanalyste est entièrement terminée, prête à être maquettée. Pour les deux autres, Régis vient tout spécialement de Montréal lundi et mardi prochain. Le soir, nous dînons avec Gibrat, et le lendemain matin, nous partons chez Pierre Dubois dans le Nord. Je vais en revenir avec quelques heures d’enregistrement qu’il me faudra retranscrire très rapidement, en deux semaines tout au plus si je veux être dans les temps. Régis est un peu sceptique sur l’intérêt pour le livre de sa rencontre avec Gibrat. Mais, comme il le dit « ce que femme veut… » Alors une fois de plus, il se plie à mes volontés, avec toujours la même bonne grâce depuis le début… Pour ma part, je me dis que si cette rencontre n’est pas aussi concluante que prévu, tant pis, je n’en garderai rien pour le livre ; au pire on aura passé une bonne soirée. En plus, avec ces deux-là, je suis certaine qu’ils sauront choisir un bon vin…
Pour la rencontre avec Pierre Dubois, je ne me pose pas plus de questions que cela. Je ne doute même pas. Pour ce que j’ai pu en juger au téléphone, Pierre Dubois est suffisamment disert et fin pour que cela prenne ; A propos de Régis, il m’a dit quelque chose de très fort avec lequel je pourrais presque être d’accord : « Régis, c’est le capitaine Crochet qui regrette de ne plus être Peter Pan. » A méditer…
Autour de ces 4 chapitres et 3 rencontres, astucieusement et régulièrement intercalés viendront les témoignages de quelques personnes choisies. Menés en réalité comme des entretiens classiques, à l’écrit, je les transforme pour en faire des témoignages à une voix. ( Quand je vous dis qu’on manipule beaucoup à l’écrit !!! ) Cela permet de changer de ton et de varier la manière du livre. Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais je me dis que ça peut être intéressant.
De ces annexes, je n’ai concrétisé que l’entretien de son ami d’enfance Jacques Braux, de son fils Blaise et de son frère Jacky. Pour les deux premiers, tout est bouclé mais, pour Jacky, j’attends toujours que Nicolas Boutruche, le copain chargé du documentaire, veuille bien m’envoyer la copie de l’entretien dont je n’ai aucune bande… Je prévois de terminer ces annexes cette semaine, avant l’arrivée de Régis pour qu’une fois ce dernier reparti, je n’ai plus que les deux rencontres à travailler. Je dois donc contacter Vicomte et Kraehn qui ont partagé un temps leur atelier avec Régis, au moment du tome 1 je crois. Régis me disait dernièrement que son ami Pierre aurait sans doute des choses intéressantes à me dire : il était aux côtés de Régis à Montréal tout au long du dernier album. Je ne sais pas si je vais le contacter. Je me donne le week-end pour réfléchir.
Ce week-end, je dois également situer au maquettiste tous les documents qui doivent se placer à un endroit bien précis du texte. Ca ne devrait pas être long. Il ne peut pas commencer la mise en page tant que je ne lui ai pas donné ces indications alors il y a urgence.
Je fais attention à ce que la longueur des chapitres soit équilibrée et rythmée. Je ne peux pas enchaîner un très court chapitre après un très long, à moins que cela soit une alternance de courts et le longs. C’est l’option que j’ai choisie. Je n’ai pas encore défini à quels endroits je vais intercaler les rencontres. Elles ne doivent pas être groupées sous peine d’être indigestes et répétitives. Je gâcherais l’effet de surprise.
J’ai relu quelques chapitres, tout me paraît plutôt bien. Je n’ai pas l’impression d’avoir dépassé les bornes de son intimité. Je pense avoir réussi à garder que ce qui pouvait être intéressant pour mieux le connaître. Et puis, je n’ai pas non plus eu le sentiment d’être trop dans l’état d’âme. Il parle aussi sacrément de sa manière de travailler, de ses principes narratifs, et il explique aussi beaucoup comment il s’y est pris pour raconter cette histoire. Je me demandais si justement je n’avais pas ce sentiment là parce que, trop investie dans le texte, je n’y voyais plus rien. Alors, pour être sûre, j’ai écrit en rouge tous les passages très intimistes. Le test a été concluant : vous ne mourrez pas d’une overdose de propos existentiels en nous lisant. C’est bien. Toutefois, peut-être que certains trouveront que c’est déjà trop. Comme il dit « on ne peut pas plaire à tout le monde ! »
Un lecteur me disait apprécier l’idée qu’il soit « humanisé ». Là, pour le coup, vous allez être servis ! Pour ma part, depuis le temps que l’on se connaît, je savais bien qu’il n’était pas un type ordinaire. Je pouvais même dire en quoi il était différent. Mais là, après tous ces entretiens, je prends la pleine mesure de ce qu’il est et je suis encore plus largement impressionnée. Je sais que très souvent, au fur et à mesure que j’avançais dans cet ouvrage, je vérifiais la justesse de ses théories sur la création, et toute l’importance de ses préceptes. Sans le savoir, il a été pour moi un guide de tout premier choix. Et lorsque je lui confiais mes états d’âme quant à ce livre, il a toujours su trouver le mot juste pour m’aider à y voir plus clair et à aller de l’avant. Il ne s’est jamais trompé. Je me suis servie de son expérience comme d’un phare, j’ai suivi pas à pas son enseignement et aujourd’hui, je m’en trouve véritablement grandie. Ce qui me fait dire qu’il n’y a pas de hasard : s’il en est là où il est aujourd’hui, ce n’est pas pour rien. S’il est un guide pour autant de personne, ce n’est pas seulement à cause de son charisme. Il a effectivement en lui une puissance étonnante et une attitude face à la vie dont on a beaucoup à apprendre. Et je ne m’en suis pas privée, croyez-moi !
Peut-être qu’en me lisant, vous pensez que mes propos sont déformés par ma position de femme qui aurait pu succomber à son charme. C’est vrai que ce bougre d’homme en a, du charme, et que, tout comme dans ses histoires, il sait être tout à fait séduisant. Mais des hommes séduisants, j’en ai rencontrés quelques uns dans ma vie, et ils étaient loin d’avoir cette épaisseur. Très loin. Avant hier, je relisais l’entretien de son fils Blaise et il y parle de son père avec beaucoup d’intelligence. Justement, ses propos rejoignent ce que je vous dis sur le fait qu’il est un exemple pour lui.
J’espère qu’avec ce livre, j’aurai réussi à vous en faire prendre la pleine mesure.
A bientôt,
Ch.
PS : désolée pour ceux qui sont arrivés trop tard pour lire le large extrait livré sur ce site la semaine dernière. Vous comprenez que je dois aussi ménager un petit effet de surprise…