Je ne dirai jamais assez combien il me semble important de ne pas se précipiter quand on élabore ce genre de bouquin. C’est vrai que je travaille véritablement dessus entre 10 et 15 heures par semaine, ce qui est plutôt un rythme très cool. Mais, entre chaque séance, mon esprit est souvent occupé à penser le livre. « Tiens, je devrais sans doute tourner la question dans l’autre sens » ou bien « il faut absolument que je lui pose cette question là, comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ! » ou bien « est-ce que c’est vraiment important de parler de ça ? »… voilà mon lot quotidien, entre une séance de LEGO ou un DVD de « T’choupi »… je travaille, l’air de rien. Régis nous a offert le DVD des « Silly Symphony » de Disney, ces fabuleux dessins animés des années 40 qu’il aime tant. Et en les regardant avec mes enfants, souvent je prends conscience de certains détails dans l’œuvre de Régis et cela modifie parfois mes questions, ou mon regard sur son travail. Bref, je le comprends mieux. Et c’est pas rien. Concrètement, ce livre aurait pu être fait en trois mois. Mais il lui aurait manqué beaucoup de choses. Bien sûr que j’improvise, qu’il se construit de manière tout à fait empirique, mais en prenant le temps de le faire, je prends surtout beaucoup de recul et ça non plus, c’est pas rien !
Le livre sur « la Quête », on l’a écrit entre le mois d’avril et le mois de juillet 2003. Trois mois. On ne pouvait pas prendre plus de temps car mes enfants menaçaient de naître d’un instant à l’autre et comme avoir des jumeaux n’est pas une mince affaire, on se doutait bien que si le livre n’était pas terminé avant eux, il ne le serait jamais. On a travaillé à deux de manière intensive, quasi obsédante : on en parlait le matin au petit déjeuner, le jour je travaillais dessus et le soir, en se couchant, on continuait à se renvoyer la balle. On l’a fait dans une grande énergie mais au final, nous avons quand même manqué de recul. On aurait pu faire mieux, même si on est plutôt satisfaits du résultat.
Alors pour Peter Pan, je prends le temps de penser. Hier je vous parlais du projet des hommages à Clochette que je demanderai sans doute à d’autres dessinateurs. Pareil : je prends le temps de bien définir le concept pour éviter les erreurs de « la Quête ». En effet, après avoir vu le dessin de Hermann, on s’est dit que ce serait une chouette idée de demander à certains dessinateurs d’imaginer leur couverture pour l’un des 5 albums déjà parus et de le maquetter comme un vrai. Sauf que, le projet s’étant monté en cours de route, nous n’en avions que 3 ou 4 sur 5 que nous pouvions maquetter, l’autre n’étant pas conçu pour. Du coup, on a laissé tomber l’idée tout en sachant qu’elle était bonne. Et ça, c’est vraiment nul.
Voilà, je le répète : il est vraiment important de ne pas se précipiter quand on fait ce genre de bouquin. C’est dit.
Enfin, il ne faut pas que j’en profite pour me la couler douce sous prétexte que je pense…
A bientôt.
Ch.