De retour de Rennes où nous avons poursuivi les entretiens, je me remets au côté obscur de la réalisation de l’ouvrage… la longue retranscription d’heures et d’heures d’entretien avec le Maître. Je suis revenue de Rennes avec plus de 6 heures d’entretien. Au total, j’approche des 20 heures et autant vous dire que c’est ENOOOORME ! Cette fois, nous avons tout enregistré d’une traite. Pour les besoins de la caméra de Nicolas, nous n’avions pas beaucoup le choix de notre installation et, de fait, nous nous sommes retrouvés… debout ! 6 heures d’entretien réalisées debout, appuyés chacun de part et d’autre d’un long plan de travail, belle prestation, non ? Je pensais que cela serait difficile de se concentrer dans ces conditions mais en fait, c’était très bien. Nous n’avons même pas fait de pause pour déjeuner, Blaise nous apportant de petits toasts aux crevettes faits par ses petites mains, puis de petits gobelets de salade de fruits… Voici pour la forme. Quant au fond, il m’a expliqué la différence entre un « bon » dessin et un dessin ordinaire, il m’a aussi raconté son expérience à la présidence d’Angoulême, entre autres.
Difficile de résumer 6 heures comme ça. J’ ai également réussi à mettre le doigt sur une piste expliquant pourquoi il se montre toujours si disponible et aussi encourageant auprès des jeunes dessinateurs. J’ai profité de la présence de son fils Blaise ( gérant des éditions Granit en charge de toute l’imagerie de Loisel, entre autres ) pour faire une interview commune. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui avait organisé la magnifique expo qui a eu lieu à Angoulême il y a deux ans et que son regard sur son père pouvait soit apporter un autre regard sur lui, ou bien confirmer ce que l’on savait déjà…. La difficulté dans tout cela a été de rester à la limite de ce qui regarde le reste du monde dans la relation de ce fils à ce père-là. Ne pas aller trop loin dans leur intimité familiale tout en mettant en lumière certains aspects… Si je suis allée trop loin, je pourrai toujours rattraper le coup lors de la retranscription.
Pendant l’entretien, j’ai fait mille photos de Régis car il avait exactement la posture que je voulais pour la couverture. Parmi les 1003 photos, il y en aura bien une où il aura la « bonne » expression. A suivre…
Voilà pour ce périple rennais qui, en plus d’être intéressant, a été riche en bons moments. Tant qu’à faire !
Hier j’ai classé tous les documents réunis pour l’iconographie, en tâchant de les répartir par chapitre selon les thèmes de chacun.
Au fait, ça y est, je me suis décidée à propos des hommages. Il y en aura et quelques auteurs ont même été contactés. Cinq en tout. Non, je ne vous dirai pas qui, je dois quand même conserver un effet de surprise pour le jour où vous lirez mon bouquin. Depuis trois jours, un dessinateur que je ne connaissais pas s’est manifesté par l’intermédiaire de ce carnet de bord pour m’expliquer en long en large et en travers combien il aimerait lui aussi rendre hommage à Régis, son idole… Devant tant d’enthousiasme, je n’ai pas su refuser, d’autant plus que je n’avais aucune raison de le faire ! Avant même que je lui ai donné ma réponse, il avait déjà fait quelques croquis préparatoires ! Il m’a autorisé à vous en montrer un, d’autant plus qu’il n’aura rien à voir avec le résultat final.
Voilà, juste pour le plaisir, une fois encore…
Christelle